Né le 15 août 1769 à Ajaccio (Corse), Louis Napoléon Bonaparte est le 2ème fils de Carlo Maria Buonoparte et de Letizia Ramolino. Son père, avocat au conseil supérieur de Corse, le reconnaît noble en 1771, assesseur de la juridiction royale des provinces et de la ville d’Ajaccio. Il fut aussi élu député de la noblesse de Corse auprès du roi en 1777. Il lutta pour l’indépendance de la Corse. Napoléon fut donc élevé dans le ressentiment vis-à-vis de la France.

  • Le 1er janvier 1778, Napoléon et son frère Joseph entrent au collège d’Autum.
  • Le 15 mai 1779, Napoléon est admis au collège militaire de Brienne. Il le quittera en 1784 pour l’école royale militaire de Paris.
  • En 1785, alors qu’il n’a que seize ans, il devient lieutenant en second dans l’artillerie et est affecté en garnison à Valence. Mais son père meurt la même année et il est contraint de soutenir les intérêts familiaux et d’entretenir ses frères et sœurs.
  • La nuit du 4 août 1789, l’abolition des privilèges ouvre toutes les portes d’une grande carrière militaire à Napoléon. Pourtant, comme son père, il s’engage dans les luttes politiques de l’île. Néanmoins il est réintégré dans l’armée royale et nommé capitaine tout en s’opposant, comme lieutenant-colonel de la Garde nationale d’Ajaccio, aux  » paolistes  » qui cherchent à établir l’indépendance de l’île avec l’appui des Anglais. En juin 1793, lors de la déclaration de l’indépendance de la Corse, il se rallie définitivement à la France.
  • Durant l’été 1793, la France, dirigée par le Directoire, est menacée par l’Europe des rois coalisés. Napoléon est nommé chef d’artillerie et affecté au siège de la ville de Toulon qui se trouve sous l’emprise des Anglais. Il contribue dès lors à sa prise le 17 décembre 1793. En récompense, il est désigné général de brigade par le Comité de Salut public.
  • Le 5 octobre 1795, il est chargé par Barras de réprimer l’insurrection royaliste de Paris dirigée contre le Directoire. En récompense, il est nommé général de division et commandant de l’armée de l’Intérieur.
  • Le 11 mars 1796, Napoléon part pour l’armée d’Italie dont il a reçu le commandement le 2 mars 1796 en tant que général en chef de l’armée d’Italie ; et ce jusqu’au 5 décembre 1797, date de son retour à Paris.
  • Le 19 mai 1798, Napoléon Bonaparte s’embarque cette fois-ci pour l’Égypte. Il y restera jusqu’au 23 août 1799. Cette expédition achèvera de parfaire sa popularité.
  • Les 9 et 10 novembre 1799 (18 et 19 brumaires de l’an VIII), les conjurés désignent un consulat provisoire à la tête duquel ils nomment le général Bonaparte assisté de Ducos et de Sieyès.
  • Le 15 décembre 1799, Napoléon proclame la Constitution autoritaire de l’an VIII, pour ensuite devenir 1er Consul muni d’un pouvoir considérable.
  • En 1801, Napoléon signe le Concordat avec le pape Pie VII. Il obtient le droit de veto sur les nominations ecclésiastiques. Suite à ce rétablissement de l’Eglise et du culte catholique, Napoléon amnistie les émigrés le 26 avril 1802.
  • Durant quatre ans, le 1er Consul pacifie le pays, réorganise l’administration, les finances, la Justice et l’Eglise, donne donc à la France de grandes institutions : il crée la Banque de France, affirme la liberté d’entreprise, introduit un livret de travail, ainsi que le Code d’honneur et promulgue le Code civil le 21 mars 1804. A l’extérieur du pays, Napoléon part de campagnes en campagnes (Italie, Allemagne, Angleterre, Hollande, Suisse, Autriche,…).
  • En 1802, assuré de tous les pouvoirs, la Constitution de l’an X le désigne Consul à vie. Jusqu’à son sacre d’Empereur en 1804, Napoléon ne cessera de s’investir dans sa fonction. Il deviendra d’ailleurs le médiateur de la Confédération suisse en 1803.
  • Grâce à son prestige auprès du peuple et à son génie politique, le 18 mai 1804, le sénat vote à l’unanimité l’instauration du gouvernement impérial, proclamant ainsi Napoléon empereur héréditaire des Français. Finalement le 2 décembre 1804, Napoléon, désormais appelé Napoléon Ier, est sacré empereur par le pape Pie VII à Notre-Dame de Paris.

 

Personnalité

Napoléon Bonaparte se popularise très vite par son génie militaire, ses capacités de général, sa science, sa bravoure et son sens stratégique. Durant les premières années de sa vie, il fut un enfant querelleur, orgueilleux,  » corse de caractère et de nation « , turbulent, émotif et colérique par la suite.

Au combat, son courage lui valait l’adoration des grognards. Toujours en première ligne et s’exposant volontiers au feu de l’ennemi, il risqua sa vie plusieurs fois. Il fut notamment touché au pied. La mort ne lui faisait pas peur ; il affirmait notamment  » La mort n’est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c’est mourir tous les jours « . L’honneur et la gloire étaient pour lui les valeurs les plus importantes. On les retrouve toujours présentes dans ses paroles :  » Tout homme qui estime la vie plus que la gloire nationale et l’estime de ses camarades ne doit pas faire partie de l’armée française  » ou  » L’armée c’est la nation « . Napoléon était un homme d’honneur et de nation.

Seulement, il parlait très peu. Son caractère farouche d’insulaire le rendait insociable, frondeur, sauvage et silencieux avec ses condisciples, dans un milieu où il se sentit longtemps étranger.

De plus, Napoléon, homme de pouvoir, se révèle souvent hésitant au moment de prendre des décisions, surtout lorsqu’il ne se trouve pas sur un terrain familier. Facilement porté à la dépression, il portait souvent un sachet de poison  » au cas où « . Il tentera, semble-t-il, de se suicider en 1814.

Réaliste et empiriste, Napoléon ne semblait pas avoir tenu à des principes arrêtés. Il était difficile de voir en lui, sur le plan religieux, un croyant. Sa conception de Dieu et de la religion rejoignait celle de Voltaire : le christianisme est un facteur d’ordre social. Rumeur ou certitude, il aurait été initié en Égypte à la franc-maçonnerie.

Napoléon Bonaparte était doté d’une intelligence exceptionnelle. Doué en mathématiques, il inventa même un problème qu’il exposa devant l’Institut. Cependant, il n’en dévorait pas moins des traités d’art militaire, lisait les philosophes (comme Montesquieu, Rousseau et Voltaire) et les grands penseurs politiques (dont Mirabeau et Necker). Il était capable de travailler 18 heures par jour ! Pourtant, la seule matière qu’il ne parvint jamais à maîtriser fut l’orthographe. Apparemment, cette lacune ne l’a pas trop handicapé.

Au physique, Bonaparte était maigre aux longs cheveux, mesurait 1,686 m, portait de petits chapeaux originaux et une redingote souvent rapiécée et faisait preuve d’une grande hygiène.

Côté dépenses, il économisait la moitié de son salaire ; quant à la cour, malgré son faste, elle ne coûtait pas le quart de celle de Louis XVI. Le luxe lui était indifférent.

Napoléon, soldat, lieutenant, capitaine, général, consul puis empereur, ses fonctions se sont sans cesse multipliées. Pourtant, ses qualités d’administrateur surpassaient celle de général. Pour les guerres nationales, les effets fondés sur la surprise ne jouèrent bientôt plus contre l’adversaire lorsque celui-ci eut compris la leçon. En revanche, il a imposé des conceptions administratives qui annoncent une nouvelle époque.

Finalement le génie de Napoléon se conclut par son impressionnant sens de la propagande. Il utilisait la presse et l’image à son profit, comme aujourd’hui.  » C’est le succès qui fait les grands hommes  »  disait-il. Ce nom même de Napoléon devint désormais le symbole du conquérant.

Fils de Pepin le bref, roi des francs à partir de 768, empereur d’occident de 800 à 814.Conquérant, administrateur et législateur, propagateur de la religion catholique, il agit en maître et défenseur de l’église, laquelle fut l’instrument de sa politique de rénovation culturelle. Il hérita à la mort de son frère Carloman (771) de l’état franc.

En 774 il commença ses nombreuses conquêtes…

Les conquêtes de Charlemagne frappèrent les contemporains par un mélange d’extraordinaire défaites (Ronceveaux (Voir la chanson de Roland), Suntelgebirge en Saxe) et de victoires étonnantes )prise de Pavie, du Trésor des Avars).Ses ennemis irréductibles furent continuellement repoussés en se battant sur plusieurs front de l’Elbe à l’Ebre, de Bretagne à l’Italie du Sud. Ses qualités de chef de guerre à la fois pragmatique (guerres de sièges) et tactiques (opérations simultanées en plusieurs colonnes), vont de pair avec une grande cruauté: massacre de chefs Saxons, déportations de population.
Le signe éclatant de l’autorité acquise par Charles fut son couronnement en tant qu’empereur d’occident en 800 par le pontife romain. Désireux de conserver ses vastes états, il place des missi dominici auprès des grands feudataires, ses ordres s’exprimant en des actes écrits(capitulaires), en nombre import. L’énorme empire ne put survivre à la disparition de son créateur.

Roi à douze ans, il étend le royaume franc à une grande partie de l’Europe. Il est couronné empereur(comme les romains) par le pape à Noel de l’an 800.

Il utilises les comtes pour diriger les différentes régions. Il envoie régulièrement des représentants, les missi dominici, pour faire appliquer partout ses lois, les capitulaires. Pour cela il va aider à l’unification de l’écriture, diffusée les écoles. Il établit sa capitale à Aix-la-Chapelle,où il mourra.

Victor Hugo en quelques dates :

Une enfance mouvementée…

1809 Son père qui deviendra général de Napoléon en 1809 entraîne toute la famille sur les routes de France et d’Europe.
1811 Sophie Hugo vient rejoindre son mari à Madrid avec ses trois enfants. Elle y reste un an. Cette année-là, Victor Hugo est pensionnaire dans une institution religieuse de Madrid, le collège des Nobles.
1812 En mars 1812 ses parents se séparent et Sophie Hugo retourne vivre dans le quartier du Val de Grâce à Paris. De retour à Paris, Victor Hugo grandit auprès d’une mère tendre et assez libérale.
1816 Il s’adonne aux lettres et dès 1816, alors qu’il n’a que quatorze ans, qu’il note : « Je veux être Chateaubriand ou rien ».
1817 L’Académie, à l’occasion d’un concours qu’elle organise, est a deux doigts de lui décerner le prix; mais le titre du poème de Victor Hugo, Trois lustres à peine, suggérant trop le très jeune âge du poète, effraye les jurés. Le prix lui échappe.
1819 En 1819 il se fiance secrètement, malgré la jalousie de son frère Eugène et contre l’avis de sa mère, avec Adèle Foucher, une amie d’enfance.
1820 9 mars. Victor Hugo reçoit une pension de 2000 francs du roi Louis XVIII pour son Ode sur la Mort du Duc de Berry
1821 Sophie Hugo, la mère de Victor Hugo meurt le 27 juin. Moins d’un mois après, le 20 juillet, son père se remarie avec Catherine Thomas.

…route vers la Gloire…

1822 Victor Hugo publie ses premières Odes. Il épouse, le 12 octobre, Adèle Foucher, à Saint-Sulpice. Son frère Eugène ne s’en remettra pas. Il sombrera peu à peu dans la schizophrénie et il sera interné.
1823 En juillet, naissance du premier des cinq enfants qu’auront Victor et Adèle Hugo. Il s’appelle Léopold, comme son grand-père. Léopold meurt prématurément le 9 octobre.
1824 En mars, Victor Hugo publie ses Nouvelles Odes. Un an après la mort de Léopold naît Léopoldine.
1825 Victor Hugo est fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Il devient chef de file d’un groupe de jeunes écrivains en créant le Cénacle.
1826 Il commence l’écriture de Cromwell, un drame en vers. Le 2 novembre naît Charles Hugo. Pendant ce même mois il publie ses Odes et Ballades.
1827 Publication de Cromwell en décembre. Dans la préface, qui est un véritable manifeste, il s’engage en faveur du romantisme contre le classicisme. C’est le début de son amitié avec Sainte-Beuve.
1828 Mort de son père le 29 janvier. En octobre naissance de François-Victor Hugo.
1829. En janvier et février, publication des Orientales et du Dernier jour d’un condamné. En Août, sa pièce Marion De Lorme est censurée.
1830 Lors de la première représentation de Hernani, le 25 février, devant le public de la Comédie-Française, lutte mémorable entre les partisans du classicisme et les jeunes « crinières » du romantisme. Ces derniers remportent le succès par leurs applaudissements. Ils livrent chaque soir ce que l’on a appelé « la bataille d’Hernani ». Victor Hugo devient ainsi le chef de file de l’école romantique.
Le 28 juillet, naissance d’Adèle Hugo. Début de l’idylle entre Adèle, l’épouse de Victor Hugo et Sainte-Beuve.
1831 Le 15 mars, publication de son premier roman historique, Notre-Dame de Paris. La Révolution de 1830 permet à sa pièce, Marion de Lorme, d’être jouée à la Porte Saint-Martin . Elle remporte un assez grand succès. Le 24 novembre, Victor Hugo publie les Feuilles d’Automne.
1832 Ecriture de la pièce Le Roi s’amuse, et de Lucrèce Borgia. Le 22 novembre a lieu la première de Le Roi s’amuse. Lors de cette représentation au Thêatre-Français, c’est le scandale et la pièce sera interdite. Cette interdiction vaudra à Hugo de plaider lui-même lors d’un procès mémorable la cause de la liberté d’expression
1833 2 février, première de Lucrèce Borgia; pièce dans laquelle joue Juliette Drouet. Elle deviendra quelques semaines après la maîtresse de Victor Hugo et le restera jusqu’à sa mort.
Première de Marie Tudor le 6 novembre. Le rôle titre est interprété par Melle Georges, actrice favorite de Napoléon 1er.
1834 Fuite de Juliette Drouet en Bretagne. Victor Hugo la rejoint
1835 Ecriture d’Angelo dont la première a lieu le 28 avril. Rupture entre Victor Hugo et Sainte-Beuve. Le 26 octobre, publication des Chants du crépuscule
1836 Victor Hugo essuie ses deux premiers échecs à l’Académie française : le 18 février, elle lui préfère Dupaty et le 29 décembre, Mignet.
1837 Mort de son frère Eugène. Publication des Voix intérieures. Victor Hugo se rapproche de la famille royale d’Orléans et est fait Officier de la Légion d’Honneur.
1838 Première de Ruy Blas que Victor Hugo a écrit pour l’inauguration du Théâtre de la Renaissance. Lassé des querelles du Thêatre-Français, il espère bien faire du Théâtre de la Renaissance son théâtre privilégié.
1839 Voyage avec Juliette Drouet en Alsace, en Suisse et dans le sud-est de la France.
1840 Troisième échec à l’Académie Française.
Il assiste avec Juliette au retour des cendres de Napoléon.
1841 A sa quatrième tentative, Victor Hugo est élu à l’Académie Française. La réception a lieu le 3 juin.
1843 Sa fille Léopoldine épouse Charles Vacquerie.
Le 7 mars, première des Burgraves. La pièce qui est un échec marque la fin du rêve de Victor Hugo d’un théâtre qui soit à la fois ambitieux et populaire. Cet échec ainsi que les drames familiaux qui l’affectent, vont éloigner Victor Hugo du théâtre.
Le 4 septembre, Léopoldine et son époux se noient dans la Seine, à Villequier. Victor Hugo, alors dans les Pyrénées, l’apprend le 9 septembre par la lecture d’un journal. Il rentre à Paris le 12. Période deuil et de désespoir. Il arrête d’écrire pendant trois ans.
1845 Le 13 avril, Louis-Philippe signe le décret nommant Victor Hugo pair de France.
Liaison passionnée avec Léonie Biard auprès de laquelle il est surpris le 5 juillet en flagrant délit d’adultère. Scandale public. Léonie Biard est emprisonnée, tandis que son titre de pair de France vaut à Hugo d’échapper à la prison. Victor Hugo se fait oublier et commence à écrire les Misères, qui deviendront Les Misérables
1848 Le 4 juin, Victor Hugo est élu député. Le 20 juin, il prononce son premier discours à l’Assemblée 1er août. Il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République.
1849 En juillet, Victor Hugo fait scandale à l’Assemblée en prononçant son discours sur la misère. Bien qu’ayant soutenu sa candidature l’année précédente, Il s’oppose à Louis-Napoléon qu’il considère comme un tyran. Il fuit en Belgique.
1850 Le 15 janvier, discours de Victor Hugo à l’Assemblée sur la liberté de l’enseignement, le suffrage universel et la liberté de la presse.

…exil….

1851 En juillet, discours de Victor Hugo à l’Assemblée contre les projets de Louis Bonaparte. Fin juillet, Charles Hugo est écroué à la Conciergerie, en novembre, c’est le tour de François-Victor. Violemment opposé au coup d’État du 2 décembre 1851, il tente, en vain, d’organiser la résistance. Le 11 décembre au soir, muni d’un faux passeport, il prend le train pour Bruxelles. Son exil durera jusqu’à la chute de Napoléon III (1870).
1852 Début janvier, Louis-Napoléon Bonaparte signe le décret d’expulsion qui frappe Victor Hugo. Celui-ci lui répond en publiant en Août Napoléon le Petit. Le 5 août, Hugo arrive à Jersey et s’y installe.
1855 En octobre, les autorités de Jersey expulsent Victor Hugo. Il quitte Jersey pour Guernesey, une île plus petite et plus sauvage que Jersey.
Pendant quinze ans, Hugo restera en exil, écrivant des satires contre celui qu’il appelle « Napoléon le petit ». Mais c’est aussi l’époque où il produit ses plus grandes oeuvres : Les contemplations, La légende des siècles et Les misérables.
1856 En avril, publication des Comtemplations. Avec ses droits d’auteur, il achète Hauteville-House, une grande maison qui donne sur la mer . En décembre, Adèle, sa fille, qui supporte difficilement cet exil tombe gravement malade.
1858 Fin juin Victor Hugo tombe gravement malade. Pendant plus d’un mois il doit garder la chambre. Il ne sort, très affaibli, pour la première fois que le 4 août
1859 En Août Napoléon III accorde l’amnistie aux proscrits républicains. Victor Hugo se refuse pourtant à regagner la France. Il publie en septembre la Légende des siècles.
1861 En mars, pour la première fois, il quitte Guernesey pour se rendre en Belgique. Il termine Les Misérables. En septembre il regagne Guernesey sans son fils Charles qui préfère rester sur le continent.
1862 En avril paraît la première partie des Misérables paraît à Paris. Les deuxièmes et troisièmes parties paraîtront en juin.
1864 Publication de William Shakespeare.
1865 En janvier, mort de la fiancée de François-Victor. Sa mère et lui quittent Guernesey pour s’installer à Bruxelles. Mi-octobre, Victor Hugo assiste, à Bruxelles, au mariage de son fils Charles. Le 25 octobre a lieu le lancement des Chansons des rues et des bois. Le 30, il rentre à Guernesey.
1866 En mars, publication des Travailleurs de la mer, Mille francs de récompense, et l’Intervention .
1867 Le 31 mars, naissance de Georges Hugo à Bruxelles : Victor Hugo est grand-père pour la première fois.
1868 Mort de Georges, son petit fils, en mars. En août, mort d’Adèle Hugo, son épouse.
1869 En avril et en mai, publication des quatre tomes de l’Homme qui rit.
1870 Reprise, à Paris, en février, de Lucrèce Borgia.
Le 4 septembre, proclamation de la République. Le 5 septembre, Victor Hugo est accueilli triomphalement à Paris.

…le retour triomphant…

1871 Tête de liste des républicains à Paris, Victor Hugo est élu député .En février il part avec sa famille pour Bordeaux, où va siéger l’Assemblée Nationale. Le 8 mars, il donne sa démission.
13 mars : mort subite, à Bordeaux, de Charles Hugo.
1872 En janvier, Victor Hugo est de nouveau battu aux élections. En février, sa fille Adèle, est internée à Saint-Mandé où elle mourra en 1915.
En août, Victor Hugo repart à Guernesey. Il y commence Quatre-Vingt-Treize.
1873 En décembre : mort de son second fils François-Victor.
1874 Publication de Quatre-Vingt-Treize et de Mes Fils.
1875 En juin, publication du premier volume d’Actes et Paroles (Avant l’exil). En novembre, publication du second volume d’Actes et Paroles (Pendant l’exil).
1876 En janvier, il est élu sénateur de Paris. Le 22 mai, il intervient au Sénat en faveur de l’amnistie des communards. En juillet, publication du troisième volume d’Actes et Paroles (Depuis l’exil).
1877 En février publication de la deuxième série de la Légende des Siècles et en mai de l’Art d’être grand-père. Le 10 octobre, publication de la première partie de l’Histoire d’un crime.
1878 En mars, publication de la deuxième partie de l’Histoire d’un crime et en avril, du Pape. Fin juin, Victor Hugo est victime d’une congestion cérébrale. Le 4 juillet, il part pour Guernesey et le 13 octobre, il fait une rechute. Le 9 novembre, il rentre à Paris et s’installe avenue d’Eylau, sa dernière demeure. Il va pratiquement cesser d’écrire
1879 En février, publication de la Pitié Suprême. Le 28 février, nouvelle intervention, au Sénat, en faveur de l’amnistie.
1880 Publication de Religions et religion (écrit en 1870).
1881 27 février. Un Immense hommage est rendu à Victor Hugo, le jour de son quatre-vingtième anniversaire. Six cent mille personnes, écoliers, ouvriers, parisiens de tous horizons défilent toute la journée sous ses fenêtres et laissent une avenue d’Eylau couverte de fleurs. L’avenue sera rebaptisée cette année- là, Avenue Victor Hugo
1883 Le 11 mai, mort de Juliette Drouet. En juin, publication du troisième Tome de la Légende des Siècles.
1885 Le vendredi 15 mai, il est victime d’une congestion pulmonaire. Il meurt le vendredi 22 mai. Le gouvernement décide de funérailles nationales. Le 1er juin, une foule immense lui rend hommage en criant de « Vive Victor Hugo »

Charles Baudelaire est né à Paris le 9 avril 1821.

A sept ans sa mère, devenue veuve, se remarie avec le général Aupick :union qu’il n’accepta jamais. Placé en pension à Lyon, il étudia ensuite au lycée Louis-le-Grand, où il se fit rapidement remarquer par son indiscipline.
Jusqu’en 1841, il mena une vie de bohème à Paris, quand le général Aupick, son beau père le fit embarquer quasi de force sur le Paquebot-des-Mers-du-Sud, pour un long voyage à destination des Indes. Ce périple, quoique écourté par le poète — il s’arrêta à l’île Bourbon (la Réunion) — ancra chez lui le goût de l’exotisme, thème très présent dans certaines de ses œuvres. De ce voyage, Baudelaire rapporta les premiers poèmes de son principal recueil, Les Fleurs du mal : «L’Albatros» et le sonnet «À une dame créole». En 1842, peu après son retour en France, Baudelaire rencontra la mulâtresse Jeanne Duval, qui devint la «Vénus noire» de son œuvre et l’incarnation de la femme sensuelle et fatale. Il l’aima toute sa vie malgré leurs relations orageuses. Cette liaison n’empêcha pas le poète de s’éprendre plus tard de Mme Sabatier. il fit d’elle une figure spirituelle, la «Muse et la Madone» du début des Fleurs du mal.
Le jeune poète menait alors une vie de dandy et d’esthète. Il expérimenta alors les «paradis artificiels» que pouvaient lui offrir l’opium et l’alcool. Son train de vie ne tarda pas à écorner l’héritage paternel, qu’il reçu à sa majorité. Pour éviter la dilapidation de tous ses biens, son beau-père le fit placer sous tutelle judiciaire. Il souffrit alors de ne pouvoir disposer librement de son bien, et se mit à travailler pour vivre. Son manque d’argent le lança dans la critique d’art, (Salon de 1845, Salon de 1846, Salon de 1859)-il fut un commentateur fraternel et inspiré- et dans les traductions d’œuvres -essentiellement celles de l’auteur américain Edgar Allan Poe. Baudelaire n’eut d’ailleurs aucun mal à s’identifier à cet écrivain tourmenté et incompris en qui il voyait un double de lui-même. Les traductions de Poe font encore référence aujourd’hui : Histoires extraordinaires (1856), Nouvelles Histoires extraordinaires (1857), Les Aventures d’Arthur Gordon Pym (1858).
En juin 1857, parut son recueil « les Fleurs du mal », édité par son ami Poulet-Malassis, et, dès le mois d’août, il se vit intenter un procès pour «outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs». Condamné à une forte amende, le poète dut en outre retrancher six poèmes de son recueil. Après le scandale des Fleurs du mal, Baudelaire publia encore divers poèmes en prose, qui seront regroupés et publiés après sa mort sous le titre « Petits Poèmes en prose » ou « Spleen de Paris » (posthume, 1869). Les Petits Poèmes en prose sont le pendant des Fleurs du mal, dont ils reprennent la thématique, mais cette fois dans une prose poétique, sensuelle, étonnamment musicale (certains poèmes des Fleurs du mal y sont même repris en écho, sous un titre identique). Inspiré d’Aloysius Bertrand, précurseur du genre avec Gaspard de la nuit, le poème en prose était un genre nouveau(1842).
Pendant un séjour en Belgique, où il était venu faire un cycle de conférences qui se révéla décevant, Baudelaire fit une chute grave à Namur (mars 1866), conséquence d’un état de santé qui ne cessait d’empirer depuis déjà plusieurs années.
Le 31 août 1867, atteint d’hémiplégie et d’aphasie, le poète est ramené à Paris en juillet où il y meurt un an plus tard.

L’œuvre de Baudelaire a été la source de toute la poésie moderne. Elle est d’une nature complexe, partagé entre « l’horreur et l’extase de la vie » entre « le péché et la pureté », il est proche des romantiques; parnassien par son goût de la forme, il annonce le symbolisme par la puissance suggestive de ses vers.
Baudelaire est aussi celui qui aura le mieux défini la place du poète dans la société matérialiste du XIX° siècle.

Née à Vroncourt (Haute-Marne), fille d’un châtelain et de sa servante, Louise Michel grandit au château de ses grands-parents où elle y reçoit une éducation libérale.

Cela lui permis de devenir institutrice. Mais elle refuse de prêter serment à l’empereur et ouvre alors une école privée en 1853. Elle écrit des poèmes, collabore avec des journaux d’opposition. Sa vie est marquée par sa rencontre avec un jeune homme, Théophile Ferré.

En novembre 1870, elle est présidente du Comité de vigilance républicain du XVIIIe arrondissement.

Elle participe activement à la Commune de Paris, en secourant les blessés, en étant garde, ambulancière.

Dans la nuit du 17 au 18 mars, les troupes du général Vinoy reçoivent l’ordre de reprendre les canons des Parisiens. Mais on avait oublié les chevaux ; et les ménagères ont eu le temps de donner l’alerte. Le comité de vigilance du XVIIIe arrondissement, que dirigent Ferré et Louise Michel, monte à l’assaut de la butte Montmartre. D’étonnantes manifestations ont lieu, toute une population entourent les soldats qui fraternisent avec la foule. Cependant, le soir, deux généraux, le général Lecomte qui le matin avait donné, sans être obéi, l’ordre de tirer sur les Parisiens, et le général Clément Thomas, qui avait, en juin 1848, décimé les insurgés, sont fusillés, rue des Rosiers. C’est la rupture définitive avec Versailles.

Louise Michel et Théophile Ferré pensent qu’il faut en finir avec le gouvernement de Versailles, ils veulent poursuivre l’offensive sur Versailles pour arrêter le gouvernement et Thiers, ils ne sont pas écouter. Thiers n’a alors que peu de troupe à opposer à la commune, cela ne durera pas , l’occasion est manquée. Louise Michel fait partie de la franche des communards la plus révolutionnaire. Volontaire pour se rendre seule à Versailles afin de tuer Thiers, la presse bourgeoise la surnomme alors la « Louve Rouge ». Faite prisonnière lors de l’écrasement de la commune, elle assiste aux exécutions, comme femme elle échappe à la peine de mort. Elle est condamnée le 16 décembre 1871 à la déportation dans une enceinte fortifiée. Ayant vu mourir tout ses amis et surtout Ferré, elle réclame la mort au tribunal .C’est sans doute en l’apprenant que Victor Hugo écrit son poème «Viro Major».

Arrivée en Nouvelle-Calédonie en 1873, Louise Michel date de cette époque son adhésion à l’anarchie, fidèle alors a son idéal, elle doit subir les injustices de ses gardes et de l’administration, elle s’emploie, malgré cela, à l’instruction des Canaques et les soutient dans leur révolte contre les colons. Révolte noyée dans le sang ou plutôt, brûlée dans les cendres puisque pour en finir avec les insurgés, l’administration de la colonie fait mettre le feu à la foret ou se cache les insurgés. Après l’amnistie de 1880, son retour à Paris est triomphal.

Porte-drapeau de l’anarchisme et figure légendaire du mouvement ouvrier, elle fait se déplacer les foules. Elle ne cesse de militer, en France, en Angleterre, en Belgique et en Hollande. En 1881, elle participe au congrès anarchiste de Londres. Suite aux manifestations contre le chômage de Paris en 1883, elle est condamnée à six ans de prison pour pillage, devant le tribunal, une fois encore Louise Michel utilise le banc des accusés comme une tribune politique. Dans ses prises de paroles elle essaye à chaque fois de mettre en accusation l’état bourgeois.

De 1890 à 1895, Louise Michel est à Londres, où elle gère une école libertaire. Rentrée en France, elle reprend ses tournées de propagande. Elle meurt au cours de l’une d’elles à Marseille. Ses funérailles donnent lieu à une énorme manifestation, et tous les ans jusqu’en 1916 un cortège se rendra sur sa tombe. La vie de Louise Michel est une vie de militante.

1844 – Naît à Metz le 30 mars.
1851 – La famille part s’installer à Paris
1853 – Naissance de Mathilde Mauté de Fleurville.
1862 – Reçu au baccalauréat, s’inscrit à la faculté de droit.
1864 – Nommé expéditionnaire à la mairie de l’hôtel de ville.
1865 – Publie sa première étude, sur Baudelaire, dans la revue Art. Mort de son père.
1866 – Collabore à la revue Le Parnasse contemporain.
1868 – Rencontre Anatole France et Charles Cros. Voyage en Belgique, à Bruxelle pour voir Hugo.
1869 – Fiançailles avec avec Mathilde Mauté.
1870 – Mariage avec Mathilde Mauté.
1871 – Rencontre Rimbaud à Paris. Naissance de son fils, Georges.
1872 – Brouille avec sa femme. Part avec Rimbaud pour la Belgique puis l’Angleterre. Sa mère le rejoint à Londres.
1873 – A Bruxelle avec Rimbaud. Querelle, blesse Rimbaud. Est condamné à deux ans de prison.
1875 – Sort de prison ; retrouve Rimbaud à Stuttgart ; part seul en Angleterre. Dernière lettre à Rimbaud.
1877 – Rentre en France. Enseignant à Rethel, a Lucien Léthinois pour élève.
1879 – Séjour en Angleterre avec Lucien.
1880 – Voyage à Coulommes avec Lucien. Y achête une maison. Séjour à Londres avec Lucien.
1882 – Retour à Paris. Tente d’être réintégré comme commis-rédacteur.
1883 – Mort de Lucien Létinois.
1885 – Inculpé pour coups et blessures ; incarcéré. Relâché en mai, part pour Paris.
1886 – Mort de sa mère. Remariage avec Mathilde. Hospitalisé.
1887 – Transféré à l’hôpital Cochin. Rencontre le peintre Cazals.
1889 – Cure à Aix-les-Bains.
1891 – Entre à l’hôpital Saint-Antoine. Mort de Rimbaud
1893 – Pose sa candidature à l’académie française, échec. Tournée de conférences en Angleterre.
1894 – Elu Prince des poètes à la mort de Leconte de Lisle.
1896 – Meurt le 8 janvier à Paris. Est inhumé au cimetière des Batignolles.

Fils d’un riche meunier, Jean-Baptiste Clément renonce très jeune à la fortune de ses parents.
A 14 ans, il était garnisseur de cuivre, “le plus insignifiant de tous les métiers”, disait-il, avec ce métier, il était indépendant.
Tour à tour, il devient commerçant en vins ou encore terrassier au tunnel de Nogent.
A l’âge de trente ans, il s’établit Butte Montmartre à Paris où il fréquente les salles de rédaction de journaux socialistes.
A cette époque, la presse était surveillée de près et la censure frappait souvent très fort.
C’est ainsi qu’il est condamné pour avoir publié un journal sans cautionnement et pour offenses envers l’Empereur.
Il est reclus dans la prison de Sainte Pélagie jusqu’à ce 4 septembre 1870, jour de l’insurrection républicaine, après la déchéance de Napoléon III vaincu à Sedan.
Clément le pamphlétaire s’est aussi exprimé par la chanson engagée avec “89” ou tendre, telle la délicieuse romance du “Temps des Cerises”, reprise bien plus tard par Yves Montand et Juliette Gréco.
La Commune fut sans conteste une des grandes expériences de sa vie, après l’insurrection parisienne du 18 mars 1871.
Elu dans le XVIII ème arrondissement avec Blanqui, Vermorel et Ferré, il exerce de lourdes responsabilités, sachant allier le sens de l’organisation à l’ardeur révolutionnaire.
Le 28 mai 1871, il participe au dernier combat, à la dernière barricade de la rue de la Fontaine-au-Roi, au lendemain de la fusillade du Mur des Fédérés.
Ce combat engagé lui impose plus de 8 années d’exil où il n’abandonne pas ses activités politiques puisqu’il correspond avec tous les chefs socialistes de France.
Condamné à mort par contumace en 1874, il est amnistié en 1879, puis rentre à Paris en 1880.

Délégué à la propagande par la Fédération des Travailleurs Socialistes, il parcourt la province où il découvre la rigueur des conditions faites aux ouvriers, qui avaient empiré depuis 1871 : le chômage, les bas salaires, les règlements draconiens, des gosses mourant de faim.
C’est ainsi qu’en 1885, il vient pour la première fois dans les Ardennes soutenir une grève à Château- Regnault, où il fonde la Fédération Socialiste des Ardennes.
Il revient en 1888 et découvre une situation syndicale peu brillante.
Pendant 6 années, il engage un lent travail d’organisation et d’éducation des masses laborieuses.
C’est sans doute dans les Ardennes que Jean-Baptiste Clément déploya le mieux ses qualités de propagandiste et d’organisateur. Il crée des dizaines de syndicats, des cercles d’études politiques ; il organise des centaines de réunions ; il rédige presque seul “l’Emancipation” devenu “l’Emancipateur” en 1891 ; il mène le combat aux élections législatives de 1888 et 1893 où la fédération des Ardennes le présente.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la syndicalisation du textile sedanais, dont Jean-Baptiste Clément fut le maître d’oeuvre. Il réussit à conquérir les tisseurs des villages des alentours de Sedan, restés longtemps réfractaires à l’organisation syndicale, sous l’impulsion des ouvriers de Saint-Menges.

Une grève est déclenchée le 29 mars 1891 par les tisseurs des manufactures sedanaises et des localités voisines : ce sont 3500 ouvriers qui réclament une augmentation de salaire.
A l’entente patronale, les tisseurs opposent un comité de grève aidé par les municipalités textiles de Sedan, Saint-Menges, Bazeilles, Francheval, Pouru-aux-Bois, et bien d’autres, où Jean-Baptiste Clément organise de nombreuses réunions publiques et contradictoires. Cette bataille dura un mois et demi et se solda par une victoire ouvrière : le travail reprit au tarif proposé par les grévistes.

Le 1er mai 1891, le chômage est général dans les centres industriels à forte concentration ouvrière. Au son de la Carmagnole et de la Marseillaise, on réclame la journée de 8 heures. Ce jour-là, à Fourmies, la troupe tire sur la foule. On dénombre 9 morts dont des enfants : Fourmies donne à la IIIème République sa première tragédie ouvrière. Le même jour, à Charleville, Jean Baptiste-Clément est arrêté et emprisonné. Le lendemain, dans un Charleville en état de siège, le verdict est sévère : 2 ans de prison et 5 ans d’interdiction de séjour. Le soir même, il est secrètement emmené à la prison de Nancy. Une vague de protestations déferle contre l’arrestation et l’emprisonnement de Jean-Baptiste Clément. Finalement, après 7 semaines de prévention, la Cour d’Appel de Nancy le condamne à 2 mois de prison et l’interdiction de séjour est levée. Son action dans les Ardennes n’était pas sans susciter une certaine crainte et beaucoup d’opposition de la part de ses adversaires : le patronat ardennais, l’Eglise, les journaux “bourgeois”, la police et même parfois l’ouvrier qui se montre rebelle à l’organisation durable comme à l’éducation politique. Devant le relâchement des groupes, à partir de 1892, Jean-Baptiste Clément demande son remplacement. On le supplie de rester. Il cède mais, usé par la maladie, il n’a plus la même fougue.

En décembre 1894, Jean-Baptiste Clément « le Vieux » quitte les Ardennes, le coeur serré.
Il fut ensuite employé à la mairie de Saint-Denis, puis il collabora au journal « La Petite République ».

Il s’éteint le 23 février 1903 à l’âge de 66 ans.

Le 26 février, 4 à 5000 personnes l’accompagnent au cimetière du Père Lachaise.
Jean-Baptiste Clément consacra donc toute sa vie à l’émancipation du peuple.
Ses convictions socialistes venaient davantage de l’expérience vécue et de son contact permanent avec le monde ouvrier.
Son action courageuse, qui lui fit laisser chaque jour un peu de sa santé et sa méthode permirent d’éduquer, d’organiser, de défendre les travailleurs et donnèrent naissance à une nouvelle génération de syndicalistes.
Laissons un de ses plus fidèles amis lui rendre hommage : “le souvenir d’un tel homme ne s’effacera jamais, la distance et le temps le rendent plus cher encore à ceux qui purent apprécier toutes les qualités foncièrement bonnes de son coeur de beau poète et de prolétaire révolté contre toutes les injustices sociales…
Et pourtant, jamais propagandiste ne fut autant vilipendé que Jean-Baptiste Clément. Mais rien ne l’arrêtait : ni les condamnations, ni les méchancetés capitalistes, ni l’indifférence ouvrière. Ce fut vraiment une grande figure de l’époque héroïque du socialisme”.

Né vers 941, il est le fils de Hugues le Grand et issu de la famille des Robertiens.
Il devient duc de France en 956, et assure l’avenir de sa dynastie. Les capétiens régnèrent directement de père en fils jusqu’en 1328. A l’assemblée de Senlis, en 987, après la mort de Louis V, il est élu roi de France. Il sera sacré en 988 à Reims par l’évêque Aldabéron, qui avait soutenu sa candidature (et qui était accusé de haute trahison). A cette période, il est un seigneur puissant et respecté qui possède de vastes domaines autour de Paris et Orléans qui en font l’un des principaux seigneurs de la Francie occidentale. Il s’agit de seigneuries laïques et d’abbayes. Jusqu’en 991, Hugues doit combattre le parti carolingien, mené par de forts partisans, dont Charles de Lorraine.

Hugues Capet meurt en 996.

PORTRAIT :
Nom : de Robespierre dit l’Incorruptible (à partir de 1791).
Prénoms : Maximilien Marie Isidore.
Né le : 6 mai 1758 à 2 heures du matin à Arras.
Guillotiné le : 28 juillet 1794 à Paris.
Fils de : François de Robespierre, avocat au Conseil d’Artois et de Jacqueline Marguerite Carraut, fille d’un brasseur d’Arras.
Portrait physique : « homme d’un physique chétif, avec un teint blême, la figure allongée, la physionomie tenant du tigre et du renard, une voix sourde, monotone et rauque… » (La Révellière-Lépeaux).
Cheveux : châtain-blond.
Taille : petite mais bien proportionnée.
Figure : terne, légères traces de petite vérole.
Front : large et carré.
Yeux : bleu-vert, myopie abritée derrière des besicles aux verres colorés.
Bouche : large, mince et serrée.
Signes particuliers : tics nerveux des joues, des lèvres et des paupières.

ETUDES : Orphelin de mère à l’âge de 6 ans, confié à son grand-père paternel qui le met au collège d’Arras dès l’âge de 7 ans. En 1769, entre en 5è au Collège Louis-le-Grand à Paris. Il y restera et y fera toutes ses études jusqu’en 1781. Reçu bachelier en droit à la Faculté de Paris en 1780.

CARRIERE : Ses études terminées, il revient à Arras où est il reçu avocat le 20 août 1781. Début 1782, il est nommé avocat à la Prévôté de l’Évêché d’Arras. Il est élu député aux Etats-Généraux le 26 avril 1789. Nombreuses interventions à la tribune de la Constituante entre 1789 et 1791. Chef de l’opposition contre les Girondins pendant la Législative. Membre de la Commune. Député de Paris à la Convention en 1792. Membre du Comité de Défense Nationale. Entre au Comité de Salut Public où il est tout puissant en 1793. Il impose à la Convention la loi du 22 prairial an II qui abolit la procédure et accélère le rythme des exécutions. Son intention d’épurer la Plaine et la Montagne précipite sa chute au cours de l’assemblée du 9 thermidor et le conduit à l’échafaud.

GOUTS ET CARACTERE : Enfant, il aimait la solitude, fuyait les jeux bruyants, collectionnait les images et élevait des oiseaux ; « petit garçon sage et appliqué » aux dires de ses éducateurs. Adulte, il demeure studieux et acharné au travail, peu expansif et se liant difficilement. Ce qui ne l’empêche pas d’être galant auprès des femmes. Il mène une existence rangée et laborieuse, ne recherchant guère les distractions et les plaisirs. De tempérament triste, soupçonneux et craintif, il s’accompagne toujours de deux ou trois « gorilles » qui sont aussi chargés de garder sa porte.

VIE SENTIMENTALE :
Très discrète. Peu sensuel, il ne donne jamais de grande place aux femmes dans sa vie, toute consacrée à la politique. Il est peu probable, malgré ce qu’avancent certains de ses biographes, qu’il eut à Arras, vers 1785, une liaison avec la femme de son confrère, Maître Buissart. En 1790, il eut pour maîtresse une inconnue de modeste condition. Lorsqu’il habitait rue Saint Honoré, il vivait maritalement avec la fille aînée de ses hôtes, Eléonore Duplay.

SANTE :
Débile et maladive. Nervosité excessive, insomnies, cauchemars, fièvres. Il était perpétuellement incommodé par des éruptions de boutons purulents et des ulcères variqueux aux jambes. Saignements de nez fréquents.

RESIDENCES :
A Arras : rue de Saumur en 1780 ; rue des Jésuites en 1783 ; rue des Rats-Porteurs en 1787. A Paris : rue de Saintonge en 1789, rue Saint Honoré, chez le maître menuisier Duplay, d’août 1791 jusqu’à sa mort.

2. Esquisse d’un portrait.

PORTRAIT : Petit (1,65 m), élégant, son allure est frêle mais sa santé robuste. Sa voix médiocre ne l’aide pas mais ses discours retiennent. Travailleur acharné, il se méfie de la facilité des autres et de la fierté de ceux qui écrivent bien mais « qui rampent dans les antichambres ». Religieux, il se compare au pasteur ou à la victime innocente, parle souvent du ciel, de l’Être Suprême et de l’immortalité. Idéaliste, il est prêt si « sa destinée est de périr pour la liberté, à s’empresser de voler au-devant d’elle ». « Incorruptible », il ne détournera jamais la confiance du peuple au profit de son orgueil, sachant cependant qu’il est un surveillant incommode « dont l’existence est objet d’épouvante pour les traîtres ». Sa lucidité lui fait estimer que la Révolution est une affaire longue et difficile, que la guerre, armant l’ambition et éveillant l’orgueil « creuse de ses mains brillantes le tombeau de la République ». A ce vertueux, on ne connaît aucun vice, aucune passion amoureuse. Son indulgence pour le peuple et les irrégularités inséparables d’un grand mouvement révolutionnaire se transforme en rigueur sans pitié pour les « assassins publics » qu’il veut poursuivre au risque de se faire assassiner lui-même. Chacun de ses discours rappelle qu’il n’est qu’une grandeur, celle du peuple. Pour affirmer le pouvoir de l’Etat qui peut seul le sauver, il fera de la guillotine un objet de cérémonie… et ce bien qu’il demande en 1791 l’abolition de la peine de mort, quand la paix sera rétablie.

LA PARURE DE L’ESPRIT : Descendant d’une modeste famille d’Artois, son père, avocat, fait partie de la bourgeoisie des robins, ainsi nommée à cause de leur robe de fonction. Orphelin de mère à six ans, Maximilien est élevé par ses tantes et grands-parents maternels car son père part s’installer à Munich. Excellent élève au collège des oratoriens d’Arras où son directeur d’étude le trouve « opiniâtrement occupé à se parer l’esprit », il obtient une bourse à l’abbaye de Saint-Vaast pour le collège Louis-le-Grand à Paris (dont les Jésuites ont été expulsés en 1792). Opinions sur Maximilien au collège : « c’était ce que l’on appelle un bon enfant », ou bien « c’était un garçon méchant et sournois ». A la suite d’une rencontre avec Rousseau, Maximilien dira : « Homme divin, tu m’as fait apprécier la dignité de ma nature et réfléchir aux grands principes de l’ordre social. Je t’ai vu dans tes derniers jours, et ce souvenir est pour moi la source d’une joie orgueilleuse ». Devenu avocat et juge diocèse, il est élu député par les petites gens d’Arras comme représentant du Tiers Etat aux Etats Généraux, après avoir rédigé leur cahier de doléances.

LA FORCE D’UNE VOIX FRÊLE : Jusqu’au 30 septembre 1791, fin de l’Assemblée Constituante, il ne sera qu’une fois secrétaire mais jamais plus président. C’est au club des Jacobins, qu’il préside à partir d’avril 1790, qu’il réserve ses soirées et qu’il parle, souvent seul contre tous, de la future constitution. Rêvant d’une société sans classe, attentif aux défaillances des « corrompus » en quête de pouvoir ou de gloire, il veut une reconnaissance des droits de l’homme, le suffrage universel, la suppression du veto royal. Défenseur des noirs des colonies, des juifs ou des acteurs de théâtre, il plaide aussi pour le rattachement d’Avignon, enclave papale, à la France. Après Varennes, il demande le procès du roi et prévoit le massacre de juillet 1791 au Champs-de-Mars, ce qui l’oblige, quand cela se produit, à se cacher par crainte d’être arrêté. Lors de la scission du club des Jacobins, il le sauve en obligeant les modérés à créer le club des Feuillants. Quand la Législative achève ses travaux, sa popularité est immense, comme celle de Pétion, le nouveau maire de Paris. Jusqu’en août 1792, ses discours, longuement travaillés, dénoncent la guerre voulue par Brissot et les intrigues de la cour. Grâce à lui, les Suisses de Vieux-Château sont libérés. En mai, il fonde un journal, « Le Défenseur de la Constitution », qui traite La Fayette de pygmée. Le 10 août, bien qu’il n’ait pas participé à l’insurrection, il est nommé à la Commune de Paris, le gouvernement insurrectionnel provisoire. A la Convention, où il est élu en tête des députés de Paris, le 5 septembre 1792, les Girondins l’accusent de vouloir établir une dictature.

UN AN DE PLEINS POUVOIRS : La mise en accusation du roi envenime les débats. Son discours du 3 décembre rallie les résistants : « Je n’ai pour Louis ni amour ni haine ; je ne hais que ses forfaits. Il doit mourir pour que la Patrie vive ». En avril 1793, la France en guerre connaît la trahison de Dumouriez et les sans-culottes souffrent de la faim : il lance alors son appel au peuple et les sections de Paris y répondent. Le 2 juin, 29 députés Girondins sont arrêtés. La Constitution de 1793 ne répond pas entièrement à ses aspirations révolutionnaires, comme par exemple celle du droit au travail pour tous. Après avoir fait ôter aux Girondins leur « faux bonnet phrygien », Robespierre et les Montagnards (gauche de l’Assemblée constituée en majorité par les Jacobins du club) doivent se battre dans une France menacée à la fois par les coalisés et les fédéralistes. Le 27 juillet 1793, il entre au Comité de Salut Public, créé le 6 avril. L’année de tous ses pouvoirs va commencer : l’une après l’autre, les « factions » de ceux qui empêchent le pays d’être sauvé par une volonté commune seront éliminées. Pour imposer une justice contre les traîtres, il renforce le rôle dictatorial du comité, intensifie la terreur… mais rappelle quand même ceux qui commettent, en son nom, des atrocités, comme Carrier et Fréron. Il n’existe pas, à ses yeux, de tribunal au dessus de la Nation. En mars 1794, les « enragés » d’Hebert sont exécutés. La condamnation des « indulgents » entraîne celle de Danton : Saint Just prouve que ce tribun « explique ses trahisons par des prétextes de bien public ». Elu président de la Convention, le 4 juin (216 voix sur 222 votants), Robespierre inaugure le 8 juin la fête de l’Être Suprême. Dès juillet, son autorité est remise en question par les membres du comité qui ne font pas partie de son triumvirat, à savoir Collot d’Herbois, Billaud-Varenne et Carnot. Fatigué, il se retire un mois. Les conventionnels craignent son retour : sa haute idée du peuple le conduit à une intransigeance qui les inquiète. L’autorité nouvelle de l’Etat leur fait penser que la Terreur, à laquelle Robespierre est identifié, n’est plus nécessaire. Devenu gênant, « sachant qu’en accusant ses confrères, il aiguise mille poignards et qu’il se voue à mille haines », il est prêt à se battre. Le matin du 9 thermidor, les députés l’empêchent de parler à la tribune de la Convention. Le lundi 10 thermidor, il est exécuté sans jugement, place de la Révolution.

PAROLES : « Je suis du peuple, je n’ai jamais été que cela et je ne veux être que cela. Je méprise quiconque à la prétention d’être autre chose ». « Je ne sais point flatter le peuple pour le perdre : j’ignore l’art de le conduire au précipice par des routes semées de fleurs ». « L’amour de la justice, de l’humanité, de la liberté, est une passion comme une autre : quand elle est dominante, on lui sacrifie tout ». « Dès le moment où vous aurez prononcé le mot esclave, vous aurez prononcé votre propre déshonneur ». « Citoyens, vouliez-vous une révolution sans révolution ? ». « L’Être Suprême veille sur l’innocence des opprimés et punit le crime triomphant ». « Le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu sans laquelle la terreur est funeste, la terreur sans laquelle la vertu est impuissante ».

Chronologie

Janvier 1758 : Maître François de Robespierre, 25 ans, épouse Marguerite Carraut, 22 ans.
6 mai 1758 : à deux heures du matin, voit le jour Maximilien Marie Isidore de Robespierre.
1759 : naissance de Charlotte de Robespierre.
1761 : naissance d’Henriette de Robespierre.
Janvier 1763 : naissance d’Augustin de Robespierre.
14 juillet 1764 : Marguerite Carraut meurt en couche, l’enfant ne survivra pas.
1765 : Maximilien est placé, par son grand-père maternel, au collège d’Arras.
1769 : Un ami de la famille obtient une bourse pour le lycée Louis-le-Grand, pour Maximilien qui quitte Arras pour Paris, muni d’une lettre destinée à un parent éloigné, chanoine à Notre Dame.
1775 : Sans doute l’un des meilleurs élèves du collège, Maximilien est choisi pour adresser un compliment au nouveau roi de France, Louis XVI, lequel fait son entrée à Paris après son couronnement. Le cortège, en effet, s’arrête au portail de Louis-le-Grand, « chef-lieu de l’université de Paris » ; de longues files d’enseignants se tiennent rue Saint Jacques, il pleut, Robespierre avance ; à genoux dans la boue, il lit un compliment en vers préparé par son professeur et visé par les autorités supérieures du collège… Louis XVI baille, la reine plaisante avec une suivante. Les carrosses repartent et Maximilien rejoint ses camarades. Ce jour-là, il porte des habits de fête, mais le plus souvent, durant ces années de collège, son habit est râpé et ses souliers percés.
1777 : François de Robespierre meurt à Munich, après avoir abandonné ses enfants.
31 juillet 1780 : Maximilien est reçu bachelier en droit.
1781 : Il obtient une licence, devient avocat et s’inscrit au barreau de Paris. Les maîtres du lycée lui accordent une gratification importante comme récompense de sa réussite et les abbés de St Vaast transfèrent sa bourse à son frère Augustin.
Fin 1781 : il retourne à Arras, abandonnant peut-être (nul ne le saura jamais exactement) une jeune Anglaise dont il aurait été amoureux. Charlotte, sortie du couvent, et Maximilien s’installent dans une maisonnette de la rue de Saumur. Il s’inscrit a barreau d’Arras.
Janvier 1782 : Maximilien plaide sa première affaire.
1782 : Grâce à des recommandations familiales, il a la chance d’être nommé comme juge au tribunal de l’Évêché, faveur que d’autres attendent des années. Une nouvelle vie commence pour lui, celle d’un bourgeois aisé, adopté par sa classe. La maisonnette de la rue de Saumur est abandonnée pour d’autres logements plus dignes d’un magistrat, rue des Jésuites puis rue des Rats Porteurs.
Les journées de travail se suivent et se ressemblent :
– lever à 6 ou 7 heures ;
– travail sur les dossiers durant une heure ou deux ;
– arrivée du barbier qui rase Maximilien et lui poudre la chevelure ;
– à 10 heures, départ pour le tribunal ;
– retour pour déjeuner ;
– promenade ;
– travail jusqu’à 19 ou 20 heures.
Arras possède un club littéraire, les Rosati. Robespierre y adhère, plein du désir de briller. Les réunions s’y couronnent de fleurs, on déclame des vers, on respire des roses, on boit du vin, on adresse des compliments et des madrigaux aux dames, également admises à ce club, on chante (Robespierre chante faux). Juge au tribunal épiscopal, il y prononce une sentence capitale. Cela le bouleverse, le remords le travaille des journées entières : comment peut-on condamner un homme à mourir ?
1784 : Robespierre se fait recevoir à l’Académie des Belles-Lettres d’Arras, prend part à des concours littéraires organisés par d’autres académies. Sa participation à un concours en 1784 est intéressante, même si l’œuvre produite peut être considérée comme médiocre. Paroles de Robespierre (concours de 1784) : « Il ne faut pas toucher aux lois ». « La vertu produisant le bonheur comme le soleil produit la lumière ». Décisions sur la voix de Robespierre (concours de 1784) : « Eloquence vertigineuse ». « Style ampoulé, boursouflé, même si sa sincérité ne fait aucun doute ». Portrait physique de Robespierre : « Comme tous les soirs, Robespierre rentre chez lui. Il marche, petit, maigre, bombant le torse, sa chevelure châtain foncé est rejetée en arrière, son menton pointe, ses pommettes saillent ; son teint est pâle, ses yeux gris-vert cachés sous des lunettes vertes, un sourire ironique tend ses lèvres fines… plus tard, la fatigue le marquera en permanence, des gestes brusques des épaules et des poings… Mais déjà il porte les vêtements qu’on lui verra toujours : un habit brun ou vert olive, un gilet clair, la culotte noire ou fauve, des bas blancs, des souliers à boucles d’argent, un foulard blanc au cou, aux poignets des manchettes de dentelles ».
22 février 1787 : A la réunion des notables du royaume, Calonne déclare : « on ne peut faire un pas dans ce vaste royaume sans y trouver des lois différentes, des usages contraires, des privilèges, des exemptions, des affranchissements d’impôts, des droits et des prétentions de toutes espèces… ». Paroles de Robespierre : « demandons que des lois soient faites pour tous, que toute injustice soit réparée, quelle que soit la qualité de celui qui l’a commise… ». Dit à un procès : « l’autorité divine qui ordonne aux rois d’être justes défend aux peuples d’être esclaves… ».
Août 1788 : Robespierre publie une brochure « A la Nation Artésienne, sur la nécessité de réformer les Etats d’Artois ». Le texte, sévère, déclare que le pouvoir de la province n’appartient qu’à quelques hommes non représentatifs, le peuple n’y participant pas « absorbé tout entier par les soins qu’exige la conservation de son existence »… Il dénonce abus, gaspillage et largesses inconsidérées… Puis Robespierre décide de présenter sa candidature comme député. Sa brochure sert de base à sa campagne électorale. Il y ajoute un discours au roi et à Necker.
23 mars 1789 : la corporation des savetiers lui confie la rédaction de son cahier de doléances.
Fin avril – début mai 1789 : Maximilien de Robespierre a 31 ans. En compagnie des autres députés de l’Artois, il quitte Arras, abandonnant, dit-on, une jeune fille, Anaïs Deshorties, qu’il devait épouser.
5 mai 1789 : A peine arrivés à Versailles et installés à l’hôtel du Renard, Robespierre et les autres députés vont être présentés au roi. Chamarrés d’or, les représentants de la noblesse et du clergé sont reçus par Louis XVI dans son cabinet. Vêtus de noir, les députés du Tiers n’ont droit qu’à la chambre à coucher royale, où ils passent en troupe et au galop… Après un défilé dans la ville, une messe a lieu à l’ouverture solennelle des Etats-Généraux. Noblesse et clergé entrent dans la salle de séance par la grande porte ouverte à double battant ; ceux du Tiers sont introduits par la petite porte de derrière. Le roi se montre bien décevant dans son discours et les Ordres se réunissent ensuite séparément pour des vérifications de pouvoir et de vains préliminaires. Durant plus d’un mois, les députés auront le temps de faire connaissance, de discuter des réformes souhaitables et d’une constitution pour le royaume de France. Robespierre fréquente le café Amaury où se réunit le club des députés bretons. Un jour de mai, il est aussi invité à dîner par le ministre Necker, en reconnaissance sans doute des éloges de la brochure d’Arras. Mme de Staël écrira : « j’ai causé une fois avec lui chez mon père, en 1789, lorsqu’on ne le connaissait que comme avocat d’Arras, très exagéré dans les principes démocratiques… Il soutenait les thèses les plus absurdes avec un sang-froid qui avait l’air de la conviction et je croirais assez que, dans les commencements de la Révolution, il avait adopté de bonne foi, sur l’égalité des fortunes aussi bien que sur celle des rangs, certaines idées attrapées dans les lectures et dont son caractère envieux et méchant s’ornait avec plaisir… ».
20 juin 1789 : Robespierre est le 45e député à prononcer le serment du Jeu de Paume.
9 juillet 1789 : Robespierre fait partie de la délégation chargée de remettre au roi une lettre lui demandant, au nom du Tiers, de retirer les troupes étrangères de la capitale.
20 juillet 1789 : A une occasion, on peut se rendre compte de son choix politique : le député comte de Lally Tollendal demande que les nouvelles municipalités aient le droit d’utiliser la force contre les « fauteurs de troubles », c’est-à-dire les soulèvements populaires des villes et des campagnes.
Robespierre se lève, s’oppose à la motion proposée, rappelle que c’est à une émeute (celle du 14 juillet) « que la Nation doit sa liberté ».
Robespierre visite la Bastille « dont la vue, écrit-il, ne donne plus que des sensations de plaisirs et des idées de liberté à tous les citoyens ».
début octobre 1789 : Un incident à la Chambre va mettre à rude épreuve l’amour-propre de Robespierre. Il s’agit d’une discussion de détail, la recherche d’une formule par laquelle le roi devait dorénavant promulguer les lois ; Robespierre en propose une, peut-être un peu tarabiscotée. Un député gascon l’interrompt en lui demandant « si c’était un cantique qu’il proposait ». L’Assemblée entière éclate de rire, tandis que l’orateur quitte la tribune, profondément vexé.
21 octobre 1789 : Des ménagères parisiennes massacrent un boulanger. L’affaire sert de pretexte.

Montesquieu en quelques dates :

1689 Fils d’une grande famille de parlementaires bordelais, Charles-Louis de Secondat, baron de Montesquieu, est né le 18 janvier 1689. Jusqu’à l’âge de 11 ans, il passe son enfance au château de La Brède
1696 Mort de sa mère.
1708 Après de brillantes études de droit à Bordeaux, il devient avocat. Il monte ensuite à Paris où il rencontre de nombreux hommes de lettres, ainsi que des savants.
1713 Héritier du château de la Brède et de ses riches vignobles après la mort de son père, il mène une vie fidèle à ses devoirs de magistrat.
1714 Il devient conseiller au parlement de Bordeaux.
1715 Montesquieu épouse la protestante Jeanne de Lartigue.
1716 Son oncle lui lègue sa fortune et sa charge de président du Parlement de Bordeaux. Montesquieu publie un traité de philosophie politique : sur la Politique des Romains dans la religion.
1717 Montesquieu se passionne pour les sciences. Il devient membre de l’Académie des sciences de Bordeaux et rédige de nombreux traités de physique, de médecine.
1721 Le roman : « Lettres Persanes », est publié anonymement à Amsterdam, et ce afin d’éviter la censure et de compromettre sa réputation de magistrat. Cet anonymat n’est que de courte durée et diffère sans doute de plusieurs années (1728) l’élection de son auteur à l’Académie française. Le succès de ce roman audacieux ouvre à Montesquieu les portes des salons parisiens, notamment celui de l’influente Marquise de Lambert et celui du club de l’Entresol.
1725 Les salons parisiens et les milieux libertins qu’il fréquente alors lui inspirent « Le Temple de Gnide ». Il écrit « Le Dialogue de Sylla et d’Eucrate » , ouvrage qui ne sera publié qu’en 1745.
1726 Montesquieu renonce à sa charge de président à mortier.
1728 Grâce à la puissante influence de la Marquise de Lambert, et malgré la réserve de Louis XV et du cardinal de Fleury qui lui reprochent la frivolité des Lettres Persanes, Montesquieu est admis à l’Académie française. De 1728 à 1731, il fait le tour des pays d’Europe : Hongrie, Italie, Hollande, Angleterre, où il demeure un an et demi. Ces voyages permettent à Montesquieu d’effectuer une observation approfondie de la géographie, de la culture, de la diplomatie, des conditions économiques, des mœurs et des systèmes politiques des différents pays européens…
1734 Montesquieu publie « Considérations sur les causes de la grandeur des romains et de leur décadence ». En fait, cette réflexion devait être l’un des chapitres d’un important ouvrage de philosophie politique qu’il méditait depuis longtemps. Cet essai, que pendant quatorze ans encore il rédigera, organisera, augmentera, remaniera, sera « l’œuvre de toute sa vie »: De l’Esprit des Lois.
1745 Le Dialogue de Sylla et d’Eucrate.
1748 Montesquieu publie, à Genève et sans nom d’auteur, les trente et un livres de l’Esprit des Lois. Par cette œuvre, il ne laissera pas indifférents les jésuites ni les jansénistes, et ce en raison des critiques envers l’Eglise et d’autres croyances.
1750 Montesquieu répond aux accusations en publiant « La défense de l’Esprit des Lois ».
1751 L’Esprit des Lois est condamné par la Faculté de Théologie de la Sorbonne.
1754 Lysimaque
1755 Il meurt à Paris, presque aveugle, le 10 février.
1757 Peu avant sa mort, il publie l’article « Essai sur le goût » par amitié pour Diderot et d’Alembert.