Homme du nord, né à Valenciennes, qui fit carrière comme poète en Flandre puis en Angleterre, il a laissé des Chroniques de France, d’Angleterre et des pays voisins. Commencées vers 1370, elles traitent de l’histoire récente (à partir de 1327) et valent surtout, abstraction faite du réel talent de leur auteur, par la diversité des sources utilisées pour leur rédaction; elles restent toutefois très partisanes (tantôt favorables à l’Angleterre… tantôt favorables à la France).

GASTON PHOEBUS Gaston III, comte de Foix et vicomte de Béarn. Si, sur le plan politique, il se distingua surtout par sa prudente retraite, à l’écart du conflit qui opposait la France et l’Angleterre, il passa en son temps pour le chevalier idéal, féru de belles-lettres et auteur d’un réputé Traité de la Chasse.

Mort sans héritier (il tua son propre fils sur un coup de colère), il légua son domaine au roi de France, domaine racheté par Mathieu de Castelbon.
Foix et Béarn seront ensuite réunis à la couronne par Henri IV.

L’Histoire a retenu le nom de ce duc de Basse-Lorraine parce qu’il fut l’un des chefs de l’expédition qui prit Jérusalem lors de la première croisade (15 juillet 1099).

Élu protecteur du Saint-Sépulcre, il demeura moins d’un an à la tête de ce qui fut appelé royaume latin de Jérusalem (soit la partie côtière de la Syrie et de la Palestine).

Poète, théoricien de l’art lyrique et musicien, ce Champenois tout d’abord clerc au service de Jean de Luxembourg, fut chanoine de Reims de 1340 à 1377, charge grâce à laquelle il disposa d’une relative indépendance.

Il fut le dernier qui, dans la lignée des trouvères, composa la musique de ses poèmes. Son oeuvre nous est parvenue entière. Il nous a laissé, outre dix-neuf lais, trente-trois virelais, vingt-deux rondeaux, vingt-trois motets et quarante-deux ballades, le plus souvent d’inspiration courtoise, et une Messe de Notre-Dame à quatre voix qui constitue la première messe polyphonique.

Bâtard du duc de Normandie Robert Ier le Magnifique, il éprouvera d’abord quelques difficultés pour s’assurer du legs paternel, l’aide du roi de France Henri Ier pour vaincre l’effervescence des féodaux normands s’avérant alors précieuse.

La mort du roi d’Angleterre Edouard le Confesseur va lui donner l’occasion de devenir Guillaume le Conquérant.
Après avoir débarqué sur les côtes anglaises et vaincu à Hastings (le 14 octobre 1066) le roi saxon Harold, Guillaume est sacré roi d’Angleterre dans l’abbaye de Westminster (le 25 décembre), la reine est Mathilde de Flandre.
Cet avènement d’une « superpuissance » à l’ouest de la France ne sera pas sans inconvénients pour la couronne française. Philippe Ier, qui du fait de son jeune âge n’a rien pu faire pour l’empêcher, le comprendra vite et entamera très tôt la lutte contre ce trop puissant voisin.

Selon la coutume capétienne le roi est sacrée du vivant de son prédécesseur, Henri fils de Robert le Pieux et de Constance de Bourgogne est sacré roi en 1027 à Reims.
Mais préférant son frère cadet Robert, sa mère, grâce à l’appuie de grand vassaux dont le puissant comte de Blois et de Champagne, essaye de mettre Robert sur le trône.

Et c’est en 1032, à la mort de sa mère Constance de Bourgogne que Henri obtient la soumission de son frère en lui cédant le vaste duché de Bourgogne, échu au domaine capétien mais encore mal intégré. La situation du royaume reste précaire barons et comtes plus riches et plus puissants que leur suzerain n’hésite pas à lui tenir tête. Et c’est en vain que le roi Henri Ier tente d’affaiblir Guillaume, duc de Normandie, futur conquérant de l’Angleterre mais se fait battre par lui à Mortemer, en 1504.
Henri ne joua aucun rôle dans les événements politiques de son temps.

Peu de reines ont été aussi décriées que l’épouse de Charles VI (mariée en 1385). Force est d’admettre qu’elle n’eut pas la tâche facile. Confrontée à la folie du roi, avec qui elle eut douze enfants (dont sept naquirent après que la maladie se fut déclarée), elle fit apparemment tout ce qu’elle put, une fois à la tête d’un conseil de régence, pour limiter les dégâts. Durant cet intervalle, le traité de Troyes écarta le Dauphin Charles du trône et mit la couronne de France à la portée des Anglais, la guerre civile fit rage entre Armagnacs et Bourguignons, et des insurrections ne manquèrent pas d’éclater.

Fils posthume de Louis X, il naît quatre mois après la mort de son père et meurt âgé de quatre jours.

La couronne passa alors à son oncle, Philippe V.

Jean II le Bon régna de 1350 à 1364.

Le royaume qu’il hérite de Philippe VI est exsangue à force de guerre, de peste, de famine, mais lui ne rêve que de luxe et de chevalerie. Les Anglais ayant profité de ses difficultés avec Charles le Mauvais, roi de Navarre, pour envahir le Languedoc et la Gascogne, il les affronte à Poitiers. Alors qu’il est emmené prisonnier, le futur Charles V devient régent. Sur le royaume souffle alors un vent de fronde : les États généraux critiquent l’administration royale; dans Paris, Étienne Marcel mène la lutte pour la « réformation » tandis que des bandes armées sèment la terreur et qu’éclate la Jacquerie. Pourtant, le Dauphin se tirera de ce mauvais pas. Pendant ce temps, Jean Il signe un projet pour sa libération que rejettent les États généraux (mai 1359). Furieux, Édouard III débarque dans l’intention de se faire sacrer roi de France.
Il se ravise, pourtant, et signe le traité de Brétigny (8 mai 1360).

Revenu à Londres pour pallier la défaillance d’un de ses fils otages qui s’étaient substitués à lui en attendant que soient versés les trois millions d’écus de sa rançon, Jean le Bon n’en reviendra pas et meurt le 8 avril 1364 en Angleterre.

Duc de Bourgogne en 1404, ce fils de Philippe le Hardi a mérité son surnom lors de la croisade de Nicopolis (1396).

Tout en œuvrant pas à pas à la construction de l’État bourguignon dont il réformera l’administration et qu’il agrandira (Tonnerre, Boulogne, Picardie), il tentera de jouer un rôle dans le royaume de France. C’est ainsi qu’il fera assassiner Louis d’Orléans, chef des Armagnacs (le 23 novembre 1407), qu’il soutiendra le parti réformateur parisien et se trouvera allié aux Cabochiens. Comptant sur la maladie de son cousin Charles VI pour parvenir à gouverner le royaume à sa place, il se rapprochera d’Isabeau de Bavière, exaspérera les Anglais par ses ambiguïtés et sera assassiné lors de l’entrevue de Montereau avec le Dauphin (le futur Charles Vll), peut-être sur l’ordre de ce dernier ou pour venger Louis d’Orléans. Voir aussi Armagnacs et Bourguignons.