CENT ANS (guerre de)
CENT ANS (guerre de) (1337 – 1453).
Longtemps on y a vu la simple conséquence d’une querelle dynastique envenimée par un conflit féodal consécutif au remariage d’Aliénor d’Aquitaine. Mais, quand on s’interroge sur ses causes et son exceptionnelle durée, il ne faut pas sous-estimer l’importance de la rivalité qui opposait Anglais et Français en Écosse, en Bretagne et en Flandre non plus que le désarroi de la noblesse face aux mutations sociales et économiques du temps. Les hostilités commencent lorsqu’à la mort de Charles IV, Édouard III d’Angleterre, petitfils par sa mère de Philippe le Bel, réclame la couronne de France échue à Philippe VI de Valois. Avec ses 15 millions d’habitants, des ressources royales plus importantes, la possibilité de lever une armée plus nombreuse, la France paraît la plus forte. Mais l’Angleterre, peu peuplée (3 à 5 millions d’habitants), est dotée d’une meilleure administration et dispose d’une excellente armée à solde. Si bien que le conflit débute par des revers français : Crécy (26 août 1346), Calais (4 août 1347), Poitiers (19 septembre 1356). Le traité de Brétigny (8 mai 1360) sanctionne cet avantage. Mais la nouvelle tactique, militaire et diplomatique, de Charles V (voir Du Guesclin) lui permet de récupérer le terrain perdu. Après une pause, les hostilités reprennent au début du xv, siècle. La France, déchirée entre Armagnacs et Bourguignons et affaiblie par la folie de Charles VI, ne semble plus en mesure de résister : après Azincourt (25 octobre 1415), Henri V va conquérir la Normandie puis imposer le traité de Troyes (21 mai 1420). Mais sa mort, l’accession au trône anglais d’un bébé (Henri VI n’a pas un an) et l’intervention de Jeanne d’Arc sauvent la mise du Dauphin. Charles VII va reconquérir la totalité du royaume. Aucun traité ne mettra fin réellement à la guerre de Cent Ans.
La guerre des Deux-Roses (1455) finira de détourner les Anglais d’un conflit qui aura doré cent seize ans. Après la défaite de Castillon 17 juillet 1453), l’Angleterre aura perdu tous ses territoires continentaux sauf la ville de Calais qu’elle gardera jusqu’en 1558.