La Bataille de Poitiers
Un siècle après la mort du prophète Muhammad, ses disciples atteignent l’Espagne et le Languedoc actuel (cette province s’appelle alors la Septimanie). Les musulmans sont arrêtés dans leur progression par la victoire à Toulouse, en 721, du duc d’Aquitaine Eudes.
Pour prévenir le retour des musulmans d’Espagne, Eudes s’allie à Munuza, le gouverneur berbère de la Septimanie, qui est en révolte contre ses coreligionnaires. Il lui donne même sa fille en mariage (les préjugés religieux étaient moins virulents en cette lointaine époque qu’à la Renaissance ou au XXe siècle!). Mais Munuza est tué en affrontant le gouverneur d’Espagne Abd el-Rahmann. Celui-ci tente dans la foulée de remonter jusqu’au riche sanctuaire de Saint-Martin de Tours avec l’intention de le piller avant de s’en retourner au sud des Pyrénées.
Eudes appelle alors à son secours les Francs qui vivent au nord de la Loire. Leur chef, le maire du palais d’Austrasie, Charles Martel, accourt. C’est ainsi que les armées d’Abd el-Rahmann sont stoppées à Moussais, entre Poitiers et Tours, par les armées de Charles Martel et Eudes, pour une fois unies.
Pendant six jours, les cavaliers musulmans et les fantassins chrétiens s’observent et se livrent quelques escarmouches. Le 25 octobre 732, qui est aussi le premier jour du mois de Ramadan, les musulmans se décident à engager la bataille. Mais Abd el-Rahmann meurt au combat et la nuit suivante, découragés, ses hommes plient bagage et se retirent.
La bataille dite de Poitiers met un point final aux incursions musulmanes au nord des Pyrénées.
Profitant de l’occasion, Charles Martel descend dans le Midi qu’il saccage consciencieusement. C’est peut-être à cette occasion qu’il aurait gagné le surnom de Martel (« celui qui frappe comme un marteau »).
Plus tard, les chroniqueurs français exalteront le souvenir de la bataille de Poitiers pour mettre en valeur Charles Martel, grand-père du futur Charlemagne et mythique fondateur de la France.